car les événements nous montrent que les migrations ne vont pas s’arrêter, ou vont même s’accélérer dans les années qui viennent. Simplement parce que les causes des migrations sont multiples, et surtout qu’elles ne sont pas en train de s’éteindre : guerres, réchauffement climatique, explosion démographique, lutte pour l’eau et les matières premières ne sont que quelques-unes de ces causes. Le phénomène migratoire va donc durer et s’amplifier.
Il est clair que face à ce phénomène, tous les gouvernements perçoivent l’inquiétude des citoyens, et cependant beaucoup d’entre eux refusent de fermer leurs frontières, tout en étant conscients que s’annoncent des mutations culturelles importantes. Et ces mutations, il faudra les gérer de façon intelligente et courageuse.
C’est ce courage que les croyants pourraient insuffler. Dans ce sens, le Pape François plaide depuis longtemps pour un accueil large et généreux des migrants. Sa position est avant tout spirituelle et évangélique : « ces enfants, ces migrants, c’est Jésus lui-même ». Ce n’est pas neuf, puisque Jésus lui-même dit : « l.orsque vous accueillez un étranger, c’est moi que vous accueillez ». Un tel rappel évangélique est très inconfortable pour les croyants.
Et le Pape insiste en rappelant l’accueil réservé à Marie et Joseph, peu avant la naissance de Jésus : « il n’y a pas de place pour vous à l’auberge ; cette phrase, nous la disons aux migrants : il n’y a pas de place pour vous chez nous, car on ne peut pas porter toute la misère du monde ».
C’est sans doute vrai, mais on doit en prendre sa part. Est-ce qu’on prend bien toute notre part ? Car être chrétien, ce n’est pas une identité ou une citoyenneté, c’est une façon de se situer dans le monde. Les migrations, c’est une réalité difficile qu’il nous faut regarder en face. Verrouiller n’est pas une solution : du point de vue chrétien, seule l’ouverture inconfortable en est une !
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