Tout est lié

d’une prise de conscience qui nous fait hérisser nos cheveux sur la tête, à un oubli de cette réalité révoltante devant une autre prise de conscience révélant une autre réalité révoltante, et ainsi de suite, le tout formant une chaîne de prises de conscience éphémères nourrissant l’indifférence générale.

Ainsi ne parle-t-on plus beaucoup du sort des femmes en Afghanistan depuis qu’on est parti sur le sort des femmes en Iran, ces femmes courageuses qui osent défier le pouvoir religieux en place. Avant qu’on ne s’intéresse au sort de femmes privées d’enseignement, de vie publique, de liberté, et donc de dignité, dans une autre partie du monde qui attirera notre attention par d’autres événements imprévus.

Et il en va de même en ce qui concerne les guerres : la guerre toute proche en Ukraine nous a fait oublier les nombreuses guerres sanglantes sévissant encore actuellement en Afrique, au Moyen-Orient ou ailleurs. Bien sûr qu’on ne peut pas porter toute la misère du monde ; bien sûr qu’une guerre peut en cacher une autre et qu’on ne tient pas plus que ça à nous souvenir des guerres cachées ; bien sûr que le problème des migrants revient en surface chaque fois qu’un drame survient en mer ou ailleurs, et que le mieux serait de ne pas parler de ces drames, ce qui nous ferait oublier le problème.

Et cela ne va pas mieux quand on se penche sur le climat qui ne cesse de faire parler de lui depuis un certain temps. Et comme ses diverses manifestations de colère ne nous laissent plus le temps d’oublier, on se dit que c’est la faute des « écolos », de ceux et celles qui essaient de nous alerter par des prévisions de catastrophes  et qui nous empêchent d’oublier !

Face à ce phénomène, qui consiste à prendre conscience d’une chose, puis à oublier parce qu’on a pris conscience d’autre chose, puis à oublier à nouveau, etc… que faire ? Peut-être simplement prendre le temps de relire notre vie régulièrement, pour « relier » les événements les uns aux autres à la lumière de notre esprit et pour les croyants à la lumière de l’Esprit de Dieu. Cela permet de se décentrer, de grandir en humanité en se laissant interroger par ces événements liés les uns aux autres et en s’engageant pour que les choses changent. Car nous savons très bien que l’oubli ne fait jamais changer les choses !