Bien sûr, il est bon de ne pas céder à la panique, car en général, cela n’arrange rien. Mais un virus reste un virus, c’est-à-dire un ennemi invisible, qui se propage à vitesse TGV, surtout lorsqu’on lui crée des boulevards, ou même des autoroutes pour voyager. Et c’est justement ce qui est stupéfiant ! Car le bon peuple que nous sommes, quand il ne respecte pas les « gestes-barrière » ou qu’il ne croit pas important de suivre les consignes données par les organismes responsables, ne fait pas autre chose que de construire ces autoroutes.
Et cela, ça n’est pas responsable, ça n’est pas aider à vivre, ça n’est pas fraternel, c’est proprement stupéfiant ! C’est d’ailleurs peut-être le signe que l’on a peur : et quand on a peur, on essaie de fermer les yeux, de nier la réalité. Et la réalité, c’est que nous ne sommes pas tout puissants, que la science met du temps pour trouver la parade, qu’un clic ne suffit pas pour résoudre le problème, et que notre fragilité a besoin de la force de notre responsabilité. C’est la raison pour laquelle le Pape François nous fait cette recommandation : « Je vous encourage à affronter toutes les situations, même les plus difficiles, avec courage, responsabilité et espérance ».
Or, pour affronter, il faut voir la réalité en face. Avec courage, en acceptant de limiter nos contacts. Avec responsabilité, en veillant à ne pas nous exposer à la contamination et à ne pas être vecteur de diffusion du virus. Avec espérance, en faisant confiance à l’homme (les soignants, les chercheurs, les bénévoles) et, pour les croyants, en vivant ce carême « comme un temps de dépouillement et de solidarité », comme le dit Mgr Michel, évêque de Valence (Drôme). Et c’est en n’ayant pas peur que nous pourrons vivre de cette façon, aider à vivre tous ceux qui souffrent et arrêter de faciliter le voyage du COVID 19 !
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