Si quelqu’un vient à moi…

Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.

La pensée de Jésus est logique mais exigeante ! Si la porte est étroite, il faut lâcher tout ce qui nous encombre pour la franchir ! Si l'on prend la première place, on peut être supplanté par une personne plus importante que nous... De dimanche en dimanche, Jésus place les repères, propose des attitudes qui mènent au Royaume.

Aujourd'hui, les mots sont encore plus tranchants : renoncer, haïr, porter sa croix... Si c'était un programme politique il serait battu aux élections ! Mais Jésus ne désire pas plaire.

Il s’adresse aux foules qui l’accompagnent alors qu’il est en route pour Jérusalem où il va vivre la Passion. Ses paroles sont lourdes de signification et il le prouvera par le don de sa vie, pour que dans sa résurrection nous soyons des vivants. Témoin de Dieu et de son projet d’amour, il veut, pour nous, le vrai bonheur, la véritable joie, le salut. Il est venu défendre la cause de Dieu et prendre le parti de l'homme ; la volonté de son Père est sa seule règle !

Cela vaut donc la peine de s'asseoir et de réfléchir, afin de ne pas prendre une décision, sur un coup de tête ou de cœur, mais construire solide, et arriver au bout de notre projet. « Si quelqu'un vient à moi sans... il ne peut être mon disciple. » Qu'est-ce qu'être disciple ?

Le disciple est celui qui accueille, qui accueille la sagesse comme un don de Dieu, qui se laisse guider par l'Évangile et non par les idées « de l'air du temps ». La sagesse belle attitude d'ouverture à Dieu ! La sagesse véritable est un don du Seigneur et non un produit de l'homme. Elle sauve celui qui la reçoit ! Il faut une sagesse pour discerner les choses essentielles, les priorités. Il faut vraiment communier à l'Esprit du Christ pour découvrir ce qui plait à Dieu et ainsi, être sauvé. Bien sûr, la recherche de la vérité et de la sagesse fragilise... car elle révèle l'amour !

Le disciple est celui qui discerne, qui exerce son jugement plein de sagesse et d'humanité. Quand Jésus parle de « porter sa croix ». Ce n'est pas une invitation à une recherche morbide, mais c'est consentir à des choix difficiles, qui coûtent et à vivre la souffrance pour être fidèle.
Quand nous sommes invités à préférer le Christ à toute autre personne, nous sommes invités à aimer autrement, à renoncer à notre manière de juger, d'aimer ou non, à aimer mieux, avec plus de justice pour ceux qui nous entourent et apprendre à créer des liens comme Dieu : à aimer comme Dieu aime, dans la perspective du Royaume !

Le disciple est celui qui renonce ! pour s'attacher au Christ, comme lui-même s'est attaché au Père. C'est s'élancer à la suite de Jésus sur la route ouverte de la promesse. Être son disciple, c'est ne plus accepter de vivre aveuglément à côté du frère humilié, c'est renoncer aux « droits acquis et aux priorités établies », c'est écouter la Parole qui est vie ! Être son disciple, c’est aller avec lui, jusqu’au bout de l’amour. C'est participer au mystère de la mort et de la résurrection.