Jésus est né juif, dans une famille juive, et il a respecté la loi de Moïse en tout point, même s’il en a souvent critiqué les dérives. Ainsi a-t-il été circoncis à 12 ans, est-il avec ses parents en pèlerinage à Jérusalem et célébrait-il la Pâque juive. Il faut aussi souligner, et le concile Vatican II nous l’a opportunément rappelé, le « si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs ». Ainsi l’Ancien Testament fait-il partie de la Bible des chrétiens qui en lisent des passages presque à chaque eucharistie, et les communautés religieuses et les ministres ordonnés prient-ils chaque jour les psaumes. Et les chrétiens continuent de se reconnaitre spirituellement descendants d’Abraham, le « père des croyants ».
Pourtant, « à Antioche, les disciples reçurent le nom de “chrétiens” » (Actes 11, 26), car tout en se nourrissant de la foi juive, ils vont s’éloigner de la religion juive, en considérant Jésus de Nazareth comme le Messie (c’est le sens du mot « Christ »), l’envoyé de Dieu annoncé par les prophètes, et ils proclameront partout sa résurrection. Désormais, ils liront l’Ancien Testament à la lumière et comme l’annonce du Nouveau Testament, et c’est de Jésus qu’ils se reconnaissent les disciples, en cherchant à vivre comme lui. Ils ont compris qu’il n’est « pas venu abolir la loi », mais la porter à son achèvement, et leur ligne de conduite, même si malheureusement ils ne la suivent pas toujours, sera les Béatitudes et le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les prophètes » (Matthieu 7, 12).
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