Regardez le figuier

Fin du monde ne rime pas avec épouvante mais avec espérance. C'est pour encourager les communautés chrétiennes, leur redonner confiance que Marc répète les promesses de Jésus : "Le Fils de l'Homme rassemblera les élus des quatre coins du monde…" Dieu fera réussir son dessein d'amour. Le jour et l'heure de cette fin heureuse importent peu à Jésus. "Le ciel et la terre passeront, dit-il, mes paroles ne passeront pas"

La fin du monde dont parle Jésus n'est pas une catastrophe, au milieu de ces visions apocalyptiques, il fait se lever le printemps : "Regardez le figuier, dit-il, quand les bourgeons éclatent, la belle saison est proche". Le Fils de l'Homme viendra donc apporter le Salut comme le printemps du monde. L'Évangile est Bonne Nouvelle, bonheur pour le monde. Un monde nouveau est en gestation. "Le Royaume de Dieu est au milieu de vous", dit Jésus.

"Où vois-tu ce monde neuf ?"
C’est la question embarrassante. « Le règne de Dieu ne vient pas d’une manière visible », réponds Jésus.

Ce que l'on voit d'abord, c'est ce monde toujours de violence, de guerre, de drames, de haine. Mais il ne faudrait pas que cette lucidité sur le mal étouffe une autre lucidité.
Ouvrons les yeux, ce monde nouveau existe partout où des hommes et des femmes s'obstinent à aimer malgré toutes les manifestations du mal. Ce monde de fraîcheur existe, cette terre d'amour existe.
Quelques exemples : L’Acat pour lutter contre la torture, le Secours catholique, dont c'est la journée nationale, les restos du cœur. Et toutes les autres associations qui mobilisent les énergies des hommes de bonne volonté…

Tout cela, diront certains, c'est une goutte d'eau dans la mer, c'est dérisoire dans cet océan de misère. Non, ces gestes de partage que nous faisons, les initiatives que nous prenons, là où nous sommes, pour soulager la misère, l’engagement pour que vivent nos communautés chrétiennes, c'est la réponse concrète que Dieu nous suggère de faire pour hâter la fin du monde du mal et du malheur et pour construire avec Lui le monde nouveau où "c'est l'amour qui gagnera".

Nous sommes invités à guetter au quotidien, dans des gestes simples et à hauteur d’homme, les signes de la venue de Dieu. Prenons consciences que nous sommes le bourgeon qui éclate et inaugure le printemps, nous sommes le levain qui fait gonfler la pâte, nous sommes le sel qui donne un goût nouveau à l’humanité.