Pour éviter toute panique pouvant aggraver la situation, il a fallu mettre l’accent, dans la communication à la population, sur les points rassurants. En gros et en bref : pas de panique, il y a bien eu des produits chimiques qui ont brûlé, mais les fumées n’ont pas véhiculé d’éléments toxiques. Voilà en principe de quoi rassurer, mais très vite la population a douté de la transparence de la communication.
Ce qui montre bien qu’il n’est pas facile d’être à la fois rassurant et transparent. Car, pour être transparent, il faut pouvoir prendre du temps et du recul, en vue d’évaluer correctement les dangers de la situation. Dans le cas de Rouen, pour rassurer, il fallait faire vite, et donc ne pas prendre le temps de l’évaluation. Est-il possible de rassurer, tout en prenant le temps pour communiquer ?
Je n’ai pas de réponse à cette question, surtout sur le plan politique. Par contre, je me suis dit que quelqu’un avait essayé de rassurer, tout en prenant le temps de faire comprendre son projet d’amour : c’est Dieu dans l’histoire de son peuple et dans notre histoire. Sans cesse, par ses prophètes, par ses anges, et finalement par Jésus, il a répété cet appel : « N’ayez pas peur ! » Nous avons là le côté rassurant. Mais il a fallu beaucoup de temps, et ce n’est pas fini, pour faire comprendre qu’en Jésus tous les humains sont frères, même les ennemis, les étrangers, les exclus : il faut croire que le message n’est pas si transparent que cela !
En tout cas, une figure biblique illustre bien la chose : Marie ! Elle s’est contentée du côté rassurant (« N’aie pas peur ! ») et pour le côté transparent, elle a fait confiance à l’Esprit. Peut-être est-ce là le nœud du problème : aujourd’hui on ne fait plus confiance, nous sommes dans l’ère du soupçon. Faire confiance pourrait peut-être aider à sortir de l’impasse consistant à essayer de rassurer dans la transparence !
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