certaines paroisses, heureusement pas trop nombreuses, ont demandé aux personnes voulant participer aux célébrations, de réserver leurs places. Et si possible par internet, moyen pas toujours bien maîtrisé par les nombreux cheveux blancs qui fréquentent nos églises !
Et je me suis dit que, décidément, on réussissait à paraître modernes tout en faisant un sérieux retour en arrière, un retour en ces temps reculés où les nobles, les notables avaient des places réservées dans les églises ; en ces temps où il y avait des « enterrements de 1ère et de 2me classe » ; en ces temps encore plus éloignés, où des évangélistes nous ont raconté l’histoire de la naissance d’un certain Jésus.
Bigre, ça fait tout-de-même 2000 ans qu’un certain soir, Joseph et Marie ne trouvèrent pas de place à l’auberge (Luc 2, 7). Les pauvres... ils avaient oublié de réserver ! De toute façon, ils ne faisaient pas partie des nobles ou des notables. Jésus est né loin des listes de réservation de places, dans une grotte.
Alors, quand je pense qu’en certains endroits il faut réserver ses places pour célébrer Jésus, je me pose une question : trouvera-t-on Jésus dans ces célébrations ? Ne risque-t-on pas de le trouver « aux périphéries », comme dit le Pape François, parmi les exclus de la nuit de Noël et d’un tas d’autres nuits et qui n’ont pas réservé de places ? Donc parmi les sans-abris de nos villes, les chômeurs victimes de la pandémie, les riches devenus pauvres et les pauvres devenus plus pauvres, sans oublier les migrants cherchant refuge ! Et auprès de ces gens, il n’y a pas besoin de réserver des places : il y a toutes les places qu’on veut. A nous de savoir les occuper !
Connexion