ON A DU RECUL, ET POURTANT…

17 janvier 2022

Depuis quelques temps, je suis frappé par un mot qui revient souvent : le recul.

Entre autres, nous n’avons pas assez de recul pour le vaccin. Et je me suis mis à réfléchir. Je me suis dit : n’est-ce pas un peu comme pour le cholestérol ? Il y a un bon et un mauvais cholestérol ! N’y aurait-il pas aussi un bon et un mauvais recul ?

Parmi les mauvais reculs, j’en verrais deux : l’un qui paralyse et l’autre qui permet de ne pas décider, et donc d’en rester au statu quo. D’abord, parlons un tout petit peu du recul qui paralyse : « Je ne vais pas me faire vacciner, parce que nous n’avons pas assez de recul » ! Le problème, c’est que plus on a de recul, plus on campe « mordicus » sur sa position. D’où vient cette plainte concernant le manque de recul pour le vaccin ? Probablement de la peur, de l’angoisse, d’un manque de confiance. Mais ce genre de réactions ne peut que paralyser.

Et parmi les mauvais reculs, il y a aussi celui-ci : « Allons, allons, pourquoi en faire toute une histoire ? Vous êtes bien puritains, tout cela n’est pas si grave. Et puis, chacun est libre…?» De quoi parle-t-on ? De la pornographie sur le web. Or cela fait déjà une quinzaine d’années qu’on sonne l’alarme au sujet de l’invasion de la pornographie sur le web et cela fait une quinzaine d’années qu’on n’y répond que par ricanements et haussements d’épaules. Or le Conseil supérieur de l’audiovisuel vient pour la première fois de mettre en demeure plusieurs sites Internet : ils sont tenus, sous peine de blocage, d’installer un dispositif efficace d’interdiction d’accès aux mineurs. Cela ne va pas tout régler, mais il a fallu quinze ans pour prendre une telle décision. Faut-il vraiment quinze ans pour avoir un bon recul ? Il s’agit là d’un recul qui permet de surseoir à des décisions qui auraient dû être prises plus tôt.

Et enfin, cerise sur le gâteau, il y a des reculs bénéfiques : ceux qui permettent de prendre de la hauteur pour analyser correctement des situations et prendre les décisions adéquates. Les Equipes Notre-Dame parlent du « devoir de s’asseoir » dans la suite de l’évangile d’ailleurs qui nous parle d’un roi prenant le temps de réfléchir pour voir s’il est bon, avec les moyens qu’il a, de partir en guerre contre un autre roi. Donc, prenons du recul, oui, mais pas pour remettre à plus tard des décisions ! Prenons du recul pour décider et agir dans le présent !

 

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