pour réfléchir à la vie éternelle déjà commencée, et pour prier avec nos défunts que nous considérons, dans la foi, comme des vivants. Mais ce temps n’est-il pas voué à disparaître, sous les coups de massue des « transhumanistes » qui promettent l’immortalité grâce aux nouvelles technologies qui vont faire des merveilles ?
Car le monde civilisé actuel n’aime pas beaucoup l’idée de finitude, et donc la mort. Ce qui l’intéresse, c’est la nouveauté qui est toujours un progrès, et le progrès ne peut pas avoir de fin, puisque toute nouveauté appelle une autre nouveauté, et cela à l’infini. Abraham est mort « âgé et rassasié de jours », parce que la vie lui avait apporté tout ce qu’elle pouvait lui offrir. L’homme civilisé moderne, au contraire, n’est jamais rassasié de jours : il n’est jamais « comblé », parce que, pour lui, toute nouveauté est provisoire. Dès lors la mort n’a pas de sens, et la vie tant qu’elle finit n’a pas de sens.
On comprend mieux pourquoi, dans une telle vision des choses, « il faut guérir de la mort ». Sans doute que cela prendra encore un peu de temps, mais on nous dit que « le premier homme qui vivra mille ans est déjà né » ! Et après, l’étape ultime sera « la mort de la mort » ! Evidemment que de tels rêves achèvent de marginaliser et d’étouffer toutes les sagesses, religieuses et philosophiques, qui font de la place et donnent sens à la finitude.
Face à ce courant qui nous imprègne tous plus ou moins profondément, a-t-on encore le courage d’affirmer notre foi ? A chacun de se positionner…
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