Manger les miettes

16 août 2020

Mt 15, 21-28

On peut s’étonner de voir Jésus, dans ce passage d’évangile, préconiser apparemment une religion particulariste, fermée aux étrangers.

On est pour le moins surpris par son silence d'abord, puis par la dureté de sa réponse à la Cananéenne, et enfin par la comparaison désobligeante qu'il établit entre les juifs (les enfants) et les païens (les petits chiens). C'est le reflet des tensions qu'il y a eu dans la première communauté chrétienne. Le noyau était d'origine juive mais il y a eu très vite un afflux important de païens de tous bords, de toutes nationalités…

Il faut lire l'histoire jusqu'au bout. Ce qui apparaît comme une rebuffade a conduit la femme à renouveler et à préciser sa demande : "Justement, dit-elle, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres". Jésus ne peut s'empêcher d'admirer la foi de cette syro-phénicienne. Quelle formidable leçon pour ses propres disciples, peut-être pour nous aujourd'hui ?

Après avoir rappelé la priorité historique, qui dans le dessein de Dieu, revient aux "brebis perdues de la maison d'Israël", Jésus exauce la prière de l'étrangère en guérissant sa fille. Par-là, il ouvre une brèche que l'Église, au nom de sa vocation "catholique" ce qui veut dire "universelle", ne cessera d'élargir. Mais qui dit vocation dit volonté de relever les défis que le monde chrétien affronte tout au long de son histoire. Les difficultés et les échecs n'ont pas manqué dans le passé, et aujourd'hui encore, n'avons-nous pas l'impression de vivre l'échec de l'Église ?

En ce troisième millénaire, il nous appartient de donner à l'Église un nouveau visage, un visage pour le monde d’aujourd’hui : Une Église minoritaire mais vivante, dynamique ; Une Église qui n'a pas pignon sur rue mais qui est comme le levain dans la pâte, comme le sel dans la nourriture ; Une Église dévorée par l'amour du Christ en recherche d'unité avec les autres Églises chrétiennes et en dialogue avec les religions non-chrétienne. Une Église qui va aux périphéries selon le vœux du Pape François.

Comment voyons-nous et abordons-nous ceux qui sont loin, « ces païens » qui frappent à la porte de l'Église ?
Les membres d'autres religions en dialogue, (protestants, musulmans, juifs…).
Les marginaux de la foi, (non-croyants, croyants non-pratiquants, pratiquants intermittents des grandes fêtes, des grandes occasions, ils sont nombreux jusque dans nos familles).
Les adeptes des sectes ou de « superstitions » (cartomanciens, horoscope, new Age, zen, …
Les baptisés non catéchisés.
Les indifférents que la question de Dieu intéresse pourtant, qui nous regardent vivre et attendent de nous des raisons de vivre, de croire, d’espérer encore…

Lorsqu'ils s'approchent pour voir, écouter, dialoguer, prier, trouver un réconfort, comment les accueillons-nous ?
Ils sont présents dans nos assemblées lors des baptêmes, mariages, sépultures… plus attentifs qu'on ne le pense. Qu'avons-nous à leur offrir ? Des miettes ou du pain ? Des rites ou une parole qui nous fait vivre : l'Évangile ?
Et s'ils ne viennent pas à nous, quelle qu’en soit la raison : indifférence, peur, ignorance, hostilité, ou autre, savons-nous aller vers eux ?

Le prochain, selon la parabole du bon samaritain, c'est celui dont nous nous faisons proches. Il ne nous faut pas rester replié sur nous-mêmes, sur nos propres structures. Il y a tant d'associations, assemblées, organisations, ONG, où nous sommes attendus, tant de lieux, commencer par nos familles, nos villages, où nous pouvons être présence d'Église, où nous pouvons être témoins du Christ ressuscité. Aujourd’hui encore le Christ nous dit : “Allez, je vous envoie”.

 

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