Le salut pour qui ?

reprennent du poil de la bête grâce à des malheurs qui nous accablent. Prenons par exemple la bonne nouvelle qui nous est révélée à Noël et qui dit ceci : « Un Sauveur vous est né ! » Jusqu’à pas très longtemps, on entendait des réactions du genre : « Mais on n’a pas besoin de sauveur ! » - « Et d’ailleurs, ce sauveur, il viendrait nous sauver de quoi ? »

Mais depuis le début de la pandémie, tout d’un coup on sait qui doit être sauvé, et on sait de quoi ! Bien sûr, en tout premier lieu, il y a Papi et Mamie, à qui on dira à Noël : « un sauveur vous est né, une bûche vous a été donnée, dans la cuisine vous la mangerez, pour votre santé ainsi isolés, vous goûterez aux joies d’un dessert partagé, sans craindre d’être contaminés par vos enfants et petits-enfants mangeant leur bûche dans la pièce d’à côté » ! Mais bien sûr, il y a aussi tous les plus de 65 ans pas encore Papis et Mamies, et il y a toutes les personnes à risque pour diverses raisons, et il y a tous les soignants qui sauvent tout en ayant aussi besoin d’être sauvés : tous ceux-là, et ça fait du monde, nous permettent enfin de savoir que nous avons besoin d’être sauvés et de quoi nous avons besoin d’être sauvés.

Car nous avons besoin d’être sauvés de l’inhumanité, de postures dans lesquelles nous sommes souvent infantilisés et déresponsabilisés, d’injonctions à n’être que des consommateurs indolents, jouisseurs et libres pour que la machine continue à tourner comme avant. Face à cela, le message de Noël peut nous faire du bien : « oui, un sauveur vous est né ! » Dieu, en Jésus, prend visage d’homme pour nous apprendre ce que c’est qu’être homme.
Ce qui me permet de terminer avec ces mots d’un pasteur italien, Paolo Ricca, qui nous appelle à vivre en témoins de cette humanité nouvelle : "Jésus vrai homme, voilà peut-être ce qu'il y a de plus important à croire et à vivre, ce dont nous, communauté chrétienne, nous devons témoigner au milieu d'une humanité qui a donné tant de preuves de férocité inhumaine et ne semble pas encore savoir bien ce qu'est l'humanité". Alors, oui, j’ai déjà envie de nous souhaiter un joyeux Noël !