En informatique, on a à peine installé une nouvelle version d’un logiciel, qu’une pub désagréable vient nous informer qu’existe une toute dernière version. On pourrait faire la même remarque dans d’autres domaines : les voitures, l’habillement, les réformes en tous genres, et toutes les technologies de pointe influençant notre vie de tous les jours. Nous sommes bien obligés de constater que l’accélération marque désormais nos vies individuelles et notre existence sociale.
Mais dans tout ça, il y a un phénomène nouveau qui est apparu, du moins dans notre monde occidental. Autrefois, en effet, il y avait du temps de respiration entre chaque changement. On avait le temps de s’habituer à la nouveauté, ce qui n’était pas sans inconvénient pour passer à la nouveauté suivante, car il fallait pour cela se défaire de ses habitudes. Autrement dit, à l’âge classique, le changement était une transition entre deux moments de stabilité.
Aujourd’hui, par contre, notre civilisation semble entrée, avec la modernité, dans l’ère du mouvement accepté comme loi universelle. Il n’ y a plus de respiration entre chaque changement. Tout est vu sous l’aspect de l’évolution, de la croissance illimitée, de la transformation dans le sens du progrès. Dès lors, tout ce qui ne se transforme pas en progrès (confondu souvent avec la nouveauté) doit disparaître, objets aussi bien que personnes. Conclusion d’un philosophe : « S’adapter, se réformer, rester dynamique, voilà nos vertus cardinales ; la mode remplace tous nos critères, le flux prend la place de l’être, et le chiffre de la lettre… ».
Evidemment, nous voilà loin de l’homme considéré comme une histoire sacrée, parce qu’à l’image de Dieu ! Heureusement, il y a encore des personnes à qui l’on peut dire : « Lorsque je te vois, l’avenir s’annonce meilleur ! »
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