A n’entendre que les récits des dernières violences ou des derniers cataclysmes climatiques, qui oserait dire que le Royaume de Dieu avance quand même comme par une sorte de poussée interne ?
La tâche des "baptisés-confirmés " n'est-elle pas de semer largement la semence de la Parole de Dieu. Celle-ci a une force étonnante ! Ceux qui sèment à travers le vaste champ du monde peuvent avoir la terrible tentation du découragement, car les résultats ne se voient guère d’une génération à l’autre. Les paraboles de la semence qui pousse d'elle-même et celle du grain de moutarde nous disent que "l'échec ne convient pas à Dieu" (St Irénée), car le Royaume de Dieu a une poussée interne qui lui est propre. Tu ne comprends pas comment ça se passe, mais le blé lève tout seul dès lors que la semence a été jetée en terre et la petite graine de moutarde produit un arbuste puissant.
Aujourd’hui l’Église est implantée sur toute la terre; par elle la Parole de Dieu fait le tour du monde en produisant du fruit : "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission". (Is. 55, 10-11)
La tâche des chrétiens est d’ensemencer toutes les cultures, toutes les races et de parler toutes les langues des peuples en n'oubliant jamais qu'elle n'est pas le Royaume de Dieu : elle invite seulement les hommes à y entrer par la conversion.
Certes, le Royaume de Dieu s’entretisse dans la trame de l’histoire, mais il croît et s’étend par la puissance de l'Esprit Créateur et Sanctificateur.
« Semeurs d’Évangile », où que tu sois, sache que ta semence a la force merveilleuse de Dieu et qu’elle tend d’elle-même vers le succès final du Royaume de Dieu.
L’évangélisation du monde est une œuvre de patience, de lentes germinations, invisibles et invincibles, imperceptibles et humbles, dans lesquelles l’œuvre de Dieu se fait et mûrit à travers les méandres de l’histoire.
"Ce qui ne se fait pas avec le temps n'est pas retenu par le temps". (Paul Valéry)
Il en est ainsi du travail de l’apôtre, du missionnaire, du laïc engagé dans sa paroisse…
Dans un monde où tout est vitesse et par conséquence stress, il faut cultiver la confiance du cultivateur qui sait qu’une fois sa terre bien préparée et la semence jetée en terre, le temps et les saisons feront leur travail.
Les cataclysmes n’arrivent quand même pas tous les jours.
La germination du Royaume de Dieu est une œuvre lente qui commence dans l’enfouissement des racines, qui passe par ces morts fécondes à nos égos, pour donner du fruit en son temps.
On dirait que Dieu n’est pas pressé.
Il a tout le temps ! Mais, « s’il nous a créés sans nous, il ne nous sauve pas sans nous » (St Augustin).
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