seuls comptent les droits. C’est ainsi que le droit à l’enfant prévaut sur l’accueil de l’enfant et que le droit à « une assistance médicalisée active à mourir (communément appelée ‘suicide assisté’)» prévaut sur l’accueil de la vie comme don de Dieu, et que lui seul peut reprendre en mettant tout en œuvre pour que cette « reprise » se fasse dans la plus grande dignité.
Un film japonais, Caméra d’or au festival de Cannes 2022, est arrivé dans les salles en ce mois de septembre : Plan 75. Il s’agit d’une fiction qui pourrait rattraper la réalité dans les prochaines années, car le film met en scène l’euthanasie des personnes de plus de 75 ans. La réalisatrice japonaise veut dénoncer le manque d’empathie croissant au sein de la société japonaise.
Le film commence par un fait divers réel survenu à l’été 2016 : le massacre de Sagamihara. Un jeune de 26 ans assassine 19 résidents d’un établissement pour personnes handicapées qui, selon lui, n’apportent rien à la société. A partir de ce fait réel, la cinéaste crée sa fiction en racontant la mise en place d’un programme (fictif) du gouvernement qui consiste à offrir l’euthanasie aux personnes de plus de 75 ans. Ceci afin de libérer la société de leur poids. Un film donc qui montre l’inhumanité de gestes voulant apparaître comme dons libérateurs. Heureusement, au cœur de ce monde animé par la rentabilité, l’indifférence et le confort, apparaissent dans le film des lueurs d’humanité faisant ressortir la beauté de la vie à travers des liens pleins de chaleur communicative !
Nul doute que ce mouvement vers une « liquidation rapide » du poids des aînés, des handicapés et de tous les « inutiles » sous couvert de dignité et de libération, est inéluctable. Les nouvelles législations mettront le temps qu’il faut, mais elles y arriveront ! Sans doute avec des textes qui marqueront d’abord une grande prudence.
A ce propos, un député de l’Assemblée Nationale nous dit qu’il « faudra éviter l’écueil du « complexe de vivre », qui fait que l’exclusion sociale, la relégation ou le handicap peuvent conduire un individu à se considérer comme un poids pour la société. » Avouons que ça ne va pas être simple d’éviter cet écueil et que donner une place à la voix des chrétiens dans ce débat tiendra de la corde raide, cette voix pour laquelle l’euthanasie est une atteinte irréversible à un interdit jusqu’alors préservé et pourtant remis en cause : celui de la valeur inaltérable et inviolable de toute vie humaine vue comme don de Dieu.
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