La guerre des boutons n'aura plus jamais lieu

mon petit mot par un « il était une fois »… Car il était une fois où nous étions des enfants. Et à cette époque lointaine, il est arrivé à nous tous de « jouer à la bataille », et pour cela de fabriquer une fronde, et de s’armer de bâtons, de pierres et de divers objets, pour qu’avec les copains d’un même clan ou d’une même bande, nous puissions « gagner la bataille ».

Et c’est pour cela, sans doute, que lorsque nous avions 20 ans et que nous n’étions plus des enfants, nous avons tout de même beaucoup apprécié le film « La guerre des boutons », réalisé par Yves Robert en 1962, adapté du roman éponyme « La Guerre des boutons » de l'écrivain franc-comtois Louis Pergaud publié en 1912. Dans ce film, deux bandes de garçons de 7 à 14 ans de deux villages rivaux, se battent pour l’honneur et la fidélité. Mais on sait qu’il n’était pas facile à l’époque d’être une armée de petits hommes sans se faire attraper par Papa et Maman ! Quand, après la bataille, on rentrait à la maison, les vêtements en lambeaux et des boutons en moins, il valait mieux se faire discret…

Ce qui m’a fait penser à ça, c’est que ces derniers jours, il y a aussi eu des batailles entre bandes de jeunes. Pas à la campagne, mais en ville. Pas discrètement, mais à la vue de tout le monde. Pas pour s’amuser, mais pour de vrai. Pas pour humilier l’autre en lui enlevant ses boutons, mais pour le tuer. Certains ont dit : « C’est pas normal… ! » D’autres ont affirmé : « C’est inadmissible… ! » Quelques-uns ont même dit : « C’est très grave… ! »

En disant que c’est très grave, peut-être les gens qui réagissent ainsi, pensent que c’est prophétique, comme l’avait été le roman de « La guerre des boutons », annonçant une vraie guerre, celle de 1914, au cours de laquelle l’auteur, Louis Pergaud, perdit la vie à 33 ans. Osons espérer que non. Osons espérer que, si la guerre des boutons n’aura sans doute plus jamais lieu, les guerres qui tuent n’auront plus jamais lieu non plus. Osons espérer que des chemins de vraie fraternité s’offrent encore à nous, et que nous sachions les saisir à bras le cœur ! Malgré les événements de ces jours derniers !