Parler de l’eucharistie n’est pas facile. Aussi, communier suppose-t-il la foi en la parole du Christ : « En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. ». Avec Pierre nous redisons : « À qui irions-nous Seigneur ? tu as les paroles de la vie éternelle ».
Tout ceci nous le vivons à la messe selon les gestes mêmes reçus du Seigneur, « Faites ceci en mémoire de moi » et transmis par la communauté des premiers disciples.
Tous les gestes sont importants. Il s’agit de bénir, de dire l’action de grâce. L’eucharistie est faite de louange, même si notre cœur est dans l’inquiétude ou la tristesse. La louange est ce qui nous dresse vers Dieu, dans la grâce des ressuscités. Elle provoque une sortie de nous-mêmes pour aller à la rencontre de celui qui nous rassemble. La louange énumère des motifs de joie, de bénédiction. Elle le fait par la mémoire des bienfaits : elle raconte Dieu. C’est dans une grande prière de louange que nous évoquons aussi parmi les bienfaits le soir du repas pascal où le Seigneur nous a laissé son corps et son sang en signe d’alliance éternelle.
L’eucharistie est faite de pain et de vin, c’est-à-dire plus que le blé et le raisin, c’est un produit de la nature qui a reçu la trace du travail des hommes. C’est le signe que toute notre vie est appelée à devenir eucharistie. C’est un pain rompu, une coupe partagée : le signe est celui de la communion de tous. C’est un pain donné, distribué, c’est une coupe offerte, car Dieu se donne aujourd’hui ; c’est le don du Christ qui vient à nous.
Le Pain consacré, n'est pas la chair humaine de Jésus, c'est le Corps Ressuscité du Christ : Communier, ce n'est pas manger la chair humaine du corps physique de Jésus, c'est participer au festin des Noces de l'Agneau de Dieu. Le Christ nous met dans sa communion, il nous inclut dans son Corps ressuscité : il fait de notre corps, son corps. C'est Lui qui se donne à nous parce que c'est Lui qui est ressuscité.
En communiant, nous construisons notre relation et notre foi sur Jésus Christ. Notre foi n'est pas une adhésion à des valeurs religieuses, elle consiste à vivre dans l'union, dans la communion à Jésus Christ ressuscité : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui ». Sans cette communion, nous risquons d'être sous-alimentés spirituellement. Nous pouvons alimenter notre foi à d'autres sources qui ne sont pas eucharistiques, mais celle-ci a cela d'unique que nous ne nous la donnons pas à nous-mêmes, nous la recevons. Nous ne nous construisons pas notre mystère de Dieu, nous recevons le sien, concrètement.
Ce n'est pas en croyant qu'on devient petit à petit pratiquant, c'est en pratiquant que Jésus construit petit à petit, en nous, le croyant, jusqu'à ce que nous puissions dire, nous aussi : " A qui irons-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle "
Inlassablement, de dimanche en dimanche, nous prenons sur notre temps pour tenir en éveil la mémoire du Seigneur, pour garder au cœur le souvenir de ses merveilles. Bénissons-le, ne laissons pas loin de nous la grâce qui nous est offerte. Prenons dans la joie le pain de vie éternelle. Soyons eucharistie.
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