Faites-les asseoir

D’abord l’attitude de Jésus. Elle est un témoignage du cœur de Dieu. « Jésus, levant les yeux, vit une grande foule qui venait à lui ».

Ce regard attentif et accueillant de Jésus traduit sa tendresse compatissante, son amour de l’humanité, pour les hommes ses frères.
Saisi de pitié, cela veut dire qu’en cet instant, dans son cœur d’homme qui est aussi le cœur de Dieu, Jésus, et en lui le Père, ressent toute la pauvreté, la faiblesse, la misère, les attentes des hommes, ceux qui sont devant lui mais aussi ceux de toutes les générations. Cette compassion est le signe de l’amour de Dieu pour nous. Mon regard est-il signe de l’amour de Dieu ?

La multiplication des pains. C’est d’abord un miracle de partage. Le miracle a été concrètement possible parce qu’un jeune garçon avait emmené avec lui quelques provisions de route : cinq pains et deux poissons. Et ce jeune garçon a été assez généreux pour les donner aux disciples et à Jésus. Cette générosité est souvent la caractéristique de ceux qui ont peu. Peut-être aussi a-t-elle été contagieuse et d’autres, voyant cela, ont à leur tour ouvert leurs cœurs et leurs sacs.

Je crois qu’avant de multiplier les pains, Jésus a multiplié les cœurs, les gestes de solidarité, de partage. Quand la nourriture est mise en commun, personne n’en manque et souvent il en reste. Si nous faisions ainsi à la grande table du monde, il y aurait sûrement du pain pour tous, il n’y aurait plus d’un côté les riches et de l’autre les pauvres.

Le signe eucharistique. Tout le discours sur le pain de vie, que nous allons lire dans les semaines à venir (ch. 6 de Jn), est là pour nous donner le sens profond de la multiplication des pains.

Aujourd’hui, Jésus, Pain de vie, nous invite à sa table où il nous partage son Corps et son Sang des millions de chrétiens vivent l’eucharistie. Avec eux, et comme eux, nous nous partageons le Corps et le sang du Christ, avec eux nous formons le Corps du Christ, l’Église.

Témoins du don que Dieu nous fait, laissons-le ouvrir nos cœurs pour nous rendre aptes aux partages quotidiens. Nous avons tous dans nos cœurs cinq pains d’orges et deux petits poissons, n’hésitons pas à les donner, à les partager. Dieu les multipliera.