pour affirmer haut et fort que la Loi des hommes est prioritaire, même lorsqu’elle ne respire pas précisément la justice (ce qui peut arriver). Ne voulant pas entrer dans la polémique, nous nous contenterons de signaler deux petits problèmes qui ont leur importance.
Le premier, c’est que cette question soulève le problème du respect de la liberté de conscience, et donc le respect de l’une des valeurs de la République. Comme cet aspect de la question n’a pas l’air d’avoir retenu l’attention des participants au débat, nous n’allons pas non plus nous y attarder.
Le deuxième point concerne le problème des limites. La Loi de Dieu pose des limites, la loi des hommes repousse toujours plus loin les limites à cause des progrès technologiques qui permettent de plus en plus d’audaces dans un tas de domaines (lois bioéthiques). Comme le dit un sociologue, « la loi était censée réguler, et maintenant elle se contente de régulariser tous les possibles ». Les possibles se multipliant, les lois se multiplient, et ce qui était hier une limite devient aujourd’hui une nouvelle loi.
Bien sûr, face à ce phénomène, la loi de Dieu reposant sur un certain nombre de principes non négociables (respect de la vie, amour du prochain, etc…) apparaît vite comme un frein à toute cette frénésie de lois entérinant la marche triomphale du « progrès ». Le mot d’ordre, de nos jours, est de « se dépasser », de « repousser ses limites », de « faire bouger les lignes » et donc de faire bouger les lois, ce qui n’est pas du tout le mot d’ordre de l’évangile, lequel nous invite sans cesse à retrouver le sens des limites, pour vivre en adulte laissant derrière soi l’adolescent qui a pu tenter de se construire dans la transgression.
Il y a un seul cas où l’évangile nous demande de transgresser les limites, c’est lorsque l’amour est en jeu. Car l’amour sera toujours plus fort que la règle, toujours plus urgent que la règle, toujours plus important que l’opinion courante. Le vrai amour ne supprime pas les règles, il va plus loin que les règles, il transforme les cloisons en passerelles de fraternité. Les lois de Dieu respectent les lois humaines mais ne s’en contentent pas, car elles veulent faire grandir l’homme en humanité.
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