nous sommes « tous fils d’Abraham ». Dans quel sens faut-il comprendre cette expression ?
La rencontre interreligieuse qui s’est déroulée à Ur en Chaldée en présence du pape François durant son voyage en Irak, au mois de mars 2021, a donné l’occasion à de nombreux commentateurs d’évoquer « la paternité commune d’Abraham pour les juifs, les chrétiens et les musulmans ».
En effet, chrétiens, juifs et musulmans peuvent se dire les descendants d’Abraham, au sens spirituel : car Abraham peut être considéré comme le premier des croyants, puisque, selon le livre de la Genèse, il a répondu à l’appel de Dieu qui lui demandait de quitter sa patrie, pour aller « vers le pays que je te montrerai » (Genèse 12, 1). La conséquence est claire : tout ce que les membres de ces religions ont en commun, de par leur origine, les engage à rappeler au monde la dimension spirituelle de l’être humain dont la vie ne se réduit pas à travailler, à consommer ou à se divertir.
Ils ont à mettre en commun les richesses de leurs traditions et de leurs écrits pour aider leurs frères et sœurs à donner sens à leur existence. Ils ont aussi, eux qui, trop longtemps, se sont combattus ou du moins ignorés, à se respecter, à dialoguer et à construire la paix, en montrant que, non seulement les religions ne sont pas d’abord sources de division, mais qu’elles peuvent être des éléments e?caces pour faire avancer la fraternité et l’entente entre les nations. Et puisqu’ils croient en un Dieu créateur qui leur a con?é la terre pour la faire fructi?er, ils ont à veiller sur la Création en prenant soin de la planète.
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