Elle est là, cette croix. Toujours terrible ! Toujours jeune comme Dieu, car "Dieu est jeune", dit le pape François.
Elle indique les passages obligés : les pâques de nos vies ; les chemins à fouler, les directions à prendre.
Le Christ est descendu dans les « enfers » ?
Quel mystère abyssal d’amour dont ma pauvre intelligence n’entrevoit que quelques lueurs.
La désespérance est vaincue. Il y a maintenant une brèche, une sortie, une main tendue : celle du Fils de Dieu.
Que serions-nous sans nos blessures ?
"Heureux les fêlés" écrit Audiard, car ils laisseront passer la lumière".
Tel est l’amour fou de Dieu pour nous, car le but de la croix n'est pas la croix,
mais le matin de Pâques.
Pâques ! Pâques !
Il faut tout voir à la lumière de Pâques.
Pâques, c’est le point de non-retour de l’histoire de l’humanité, désormais saisie en Dieu.
Dans le Christ Ressuscité notre transfiguration est déjà engagée comme l'enfant sur le point de naître.
Pâques, c’est le Soleil de la Trinité au coeur de nos ténèbres.
La mort n’est plus opaque, mais remplie de lumière,
puisque le Ressuscité nous précède pour accueillir dans sa vie chaque personne humaine.
La mort, cet instant de ma suprême solitude,
devient communion suprême avec Dieu dans l’étreinte du Feu de l’Esprit.
La mort nous coule dans les bras de Dieu
et nous plonge dans le Soleil du Grand Vivant.
La lumière de Pâques illumine tout : la vie, le péché, la maladie et la mort.
Notre angoisse suprême se transforme en confiance suprême,
puisque "l'échec ne convient pas à Dieu", écrit saint Irénée.
La croix, n'est-ce pas l'échec absolu de Dieu sur la terre ?
Comme cette photo le suggère, derrière la croix,
il faut toujours voir briller le soleil du matin de Pâques.
Christ est ressuscité ! Voilà pourquoi Dieu est toujours jeune !
Le Christ transforme nos libertés en pure lumière attirées par l’Amour Suprême.
Désormais, la mort est vaincue,
parce qu'elle est immergée dans l'immense amour de Dieu qui nous attend tous en Christ
- tels que nous sommes, saints et pécheurs.
Dieu peut ramasser celui qui est tombé, dit Péguy.
Il peut essuyer celui est souillé, mais il ne peut rien pour celui est blindé.
Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, égorgé lâchement comme le père Jacques Hamel,
nous émeut, nous touche, nous bouleverse.
"Je crois volontiers des témoins qui se laissent égorger", écrit Pascal (Pensée 593).
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