Dictature verte

et tout spécialement sur le respect de la biodiversité. C’est vrai que certains réclament des mesures coercitives et contraignantes contre lesquelles s’insurgent les défenseurs d’une liberté « qui n’est pas négociable ». Avouons tout de même que cette position semble bien étrange dans un monde marqué par de nombreuses privations de liberté. Est-on libre de calomnier publiquement quelqu’un ? ou d’agresser un passant ? ou de battre sa femme ? ou de ne pas respecter les règles de circulation ? Heureusement qu’on ne l’est pas, car ces contraintes permettent de sauvegarder la liberté du groupe social dans son ensemble. Les contraintes sont même une protection. Nous sommes protégés par d’innombrables lois qui restreignent notre liberté pour le bien de tous. De même, pourquoi la vie sur Terre ne serait-elle pas protégée, là aussi pour le bien de tous ? Pourquoi pas des règles de lutte contre la pollution pour permettre à tout le monde de respirer ?
Un scientifique a osé dire : « décider conjointement que les pires agressions « contre la vie » ou « contre la Terre » ne sont plus autorisées relève moins d’un ascétisme assumé que d’un authentique réenchantement revendiqué ». Nous devons inventer un rapport apaisé et respectueux au vivant, si possible par l’action volontaire et libre, et si nécessaire par l’action imposée.
Il ne s’agit pas là de « dictature verte », mais simplement d’une invitation pressante « à redonner aux forces vitales de la planète l’embryon de « droit à être » qui leur fait cruellement défaut ». Et cela pour qu’un avenir soit simplement possible. Se préoccuper d’assurer cet avenir n’a rien à voir avec un quelconque « fascisme écologique ».