Faire peur pour régner

31 janvier 2022
De la violence au cœur à cœur

Il n’y a pas si longtemps, disons en gros jusqu’au Concile Vatican II, l’Eglise conservait des traces de la « pastorale de la peur »

héritée de l’Eglise médiévale et du Concile de Trente, avec une grande insistance sur le péché et une morale rigoriste. L’iconographie, jusqu’au début du XXe siècle, a parfois traduit tout cela en images terrifiantes : feu de l’enfer, petits et grands diables avec des fourches, etc.. Les prêches n’hésitaient pas à parler de l’enfer, et les recommandations des parents aux enfants allaient dans le même sens : « Ne fais pas le mal, car Dieu te voit partout » ! N’oublions pas, cependant, que si cette pastorale a longtemps été présente, elle était accompagnée de moyens de consolation. Aujourd’hui, la pastorale fait place à un appel à s’engager à la suite du Christ, dans une relation d’amour. Il s’agit d’une démarche de foi plus personnelle, et aussi plus élitiste.
Pourquoi ce rappel ? C’est pace que, curieusement, aujourd’hui, on réutilise ce même procédé de la peur pour faire bouger les gens. Quand je dis « aujourd’hui », ce n’est pas tout-à-fait juste, puisque déjà en 1986, Pierre Desproges commentait ainsi une nouvelle entendue à la radio : « Le 23, il fait 9 degrés à Massy-Palaiseau. On n’avait pas vu ça, un 23 janvier, depuis 1936. Et je pose la question : Qu’est-ce que ça peut foutre ? » Desproges vise ici avec justesse l’obsession de la statistique comparative, la frénésie contemporaine du record en toute chose, la culture du Guiness, la surmédiatisation des chiffres. Et justement, aujourd’hui, ça continue de plus belle !
Ainsi, à flots continus, gouvernants et journalistes nous abreuvent-ils des nombres de cas déclarés de Covid. Cent mille, deux cent mille, trois cent mille par jour. À l’annonce régulière de nouveaux records - d’autant plus faciles à battre que deux millions de tests sont pratiqués chaque jour - il devient manifeste que le but, plus que d’informer, est de maintenir un climat d’angoisse, si ce n’est de peur. On se dit que l’Eglise est en train de se faire rattraper. Non pas quant à la foi en Dieu, aux diables, au mal ou à l’enfer, mais quant à la foi aux chiffres. Car aujourd’hui, on ne croit plus qu’aux chiffres, quitte à les nier, puisque le déni fait partie de la croyance aux chiffres qui font peur et que l’on nie puisqu’ils font peur !
Autrefois, l’Eglise voulait faire peur pour asseoir son pouvoir sur les consciences. Aujourd’hui, les gouvernants veulent faire peur pour faire bouger les gens et faire sentir leur pouvoir. A Noël, Dieu nous a rappelé que l’Évangile est révolutionnaire, non pas au sens de la violence politique, mais au sens où il situe et relativise tous les pouvoirs politiques et religieux par la seule présence d’un enfant sans défense. 

 

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