Personnellement, je n’aime le carême que parce qu’il mène à Pâques. Et donc j’attends Pâques avec fébrilité, car c’est la fête de la résurrection du Christ, du passage de la mort à la vie : bref, c’est la fête de la vie, du vivant et des vivants. Et je me suis même dit que c’était la fête du vocabulaire vivant, car s’il y a un mot qui vit, c’est bien celui de Pâques.
Amusons-nous donc un peu. Ainsi, lorsqu’on met le mot au féminin singulier, la Pâque, cela désigne la fête juive de Pessah, qui permet de faire mémoire de la sortie d’Egypte du peuple hébreu, donc du passage de l’esclavage sous le joug des pharaons à la liberté en Terre promise, événement raconté dans le Livre de l’Exode de la Bible. Mais lorsque je vous annonce que Pâques va tomber cette année le 31 mars, j’utilise un mot masculin pluriel, pour signifier la plus importante fête chrétienne, car «Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi» (1 Co 15,14).
Comme quoi, y a de la vie dans ce mot, d’autant plus que ce n’est pas fini ! En effet, si l’on met ce même mot au pluriel, assorti d’un verbe ou d’un adjectif, il devient féminin! C’est ainsi que, dès maintenant, je peux vous souhaiter de «joyeuses Pâques». Et je peux même ressusciter le passé en vous disant qu’il y a déjà bien longtemps, j’allais «faire mes pâques» (sans majuscule dans ce cas), pour bien terminer le carême.
C’est vraiment merveilleux d’avoir un mot vivant pour dire la vie ! Un mot vivant pour dire des passages, puisque c’est son sens étymologique. Des passages du masculin au féminin, du singulier au pluriel, du je au nous, du repli sur soi à l’ouverture, bref de la mort à la vie. Tout ça dans le même mot. Alors que Pâques vous permette de vivre de joyeuses Pâques, et donne à votre carême un air des quatre saisons !
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