Choisir sa mort. Laquelle ?

13 avril 2018

Ne te laisse pas voler ta mort
Tout le monde veut mourir en dignité. Personne ne veut mourir dans des souffrances insupportables. Les proches ne veulent pas non plus subir ce lent martyr d'un être cher qui n'en finit pas de souffrir.

Faut-il alors légiférer en transgressant la loi : "Tu ne tueras pas" ? Peut-on recourir aussi facilement que certains le préconisent - quand ils sont encore en bonne santé - qu'on devrait permettre l'euthanasie directe, le suicide assisté ou la sédation (apaisement) profonde et continue jusqu'au décès en toute fin de vie ?

Ces questions sont parmi les plus difficiles à traiter et l'espace d'un blog n'est pas suffisant. D'autres lieux l'ont fait comme la Conférence Épiscopale de l'Église de France, le grand débat de bioéthique en France qui a duré trois semaines au mois de mars de cette année. Nombreuses sont les autorités comme le Pape François ou le Catéchisme de l'Église Catholique qui ont exprimé la position de l'Église Catholique.

Je me poserai plutôt des questions ici que de donner des réponses toutes faites.

Le concept de "souffrance insupportable" est très élastique. Pour certains c'est simplement un manque de qualité de vie ; pour d'autre c'est une question de dignité estimant que leur vie est accomplie. C'est un droit à mourir ? Est-ce que je peux disposer de ma vie comme un Dieu suprême ?
La vie est un don de Dieu pour un chrétien. Peut-on alors transgresser indûment l'un des grands interdits : "tu ne tueras pas" ? L'autre interdit étant l'inceste.
Que signifie pour toi "mourir dans la dignité" ?

Une infirmière ayant travaillé dans un service de soins palliatifs m'a affirmé que très peu de personnes demandent le suicide assisté lorsqu'elles sont soignées dans un service adapté et que leur famille les entoure. Par contre lorsqu'un malade en fin de vie sent qu'il est un poids pour son entourage, il est tenté de demander qu'on mette fin à sa vie pour ne plus être à charge ni des siens ni de la société.
Il faut donc développer les soins palliatifs sur tout le territoire et pas simplement dans les grandes villes. "Nous pouvons soulager aujourd'hui la majeure partie des souffrances et sédater si nécessaire… en respectant la liberté de tous et sans transgresser." (La Croix 23 mars 2018).
Qu'en penses-tu ?

La conférence des Évêques de France vient de publier un texte important :

"Oui à l'urgence de la fraternité. Ne nous trompons donc pas d'urgence."
"Quelles que soient nos convictions, la fin de vie est un temps que nous vivrons tous et une inquiétude que nous partageons. Chacun doit donc pouvoir y réfléchir le plus sereinement possible, en évitant les écueils des passions et des pressions."
Face aux pressions de l'opinion publique entretenue par bien des médias, les évêques disent clairement leur opposition éthique à la légalisation d'une assistance médicale au suicide et de l'euthanasie.

 Ils énumèrent dix raisons dont voici quelques-unes :
- La dernière loi votée le 2 février 2016 veut garantir une fin de vie apaisée : "son application est encore en chantier et demande une formation appropriée. Il faut donner du temps au temps pour laisser les dispositions de la législation en cours porter tous ses fruits.
- Transgresser l'impératif civilisateur : "tu ne tueras pas" serait un signal envoyé aux plus fragiles pour se dire qu'en fin de compte leur vie ne vaut plus le coup. On biserait la Fraternité inscrite dans notre Constitution.
- Selon Paul Ricœur reprenant la tradition hippocratique, la relation de soin est par nature un « pacte de confiance » qui unit soignés et soignants et qui interdit à ces derniers, au nom de cette dignité, de faire volontairement du mal à autrui et encore moins de le faire mourir. Tuer, même en prétendant invoquer la compassion, n’est en aucun cas un soin. Il est urgent de sauvegarder la vocation de la médecine.

Nos choix personnels, qu’on le veuille ou non, ont une dimension collective.
Les tenants de l’aide au suicide et de l’euthanasie invoquent « le choix souverain du malade, son désir de maîtriser son destin ». Ils prétendent que « l’exercice de ce droit n’enlève rien à personne. C’est le type même de la liberté personnelle qui ne déborde pas sur la liberté d’autrui ». Mais qu’est-ce qu’une liberté qui, au nom d’une illusoire autonomie souveraine, enfermerait la personne vulnérable dans la solitude de sa décision ? L’expérience atteste que la liberté est toujours une liberté en relation grâce à laquelle le dialogue se noue afin que le soignant soit bienfaisant. Nos choix personnels, qu’on le veuille ou non, ont une dimension collective. Les blessures du corps individuel sont des blessures du corps social. Si certains font le choix désespéré du suicide, la société a avant tout le devoir de prévenir ce geste traumatisant. Ce choix ne doit pas entrer dans la vie sociale par le biais d’une coopération légale au geste suicidaire.

Ne nous trompons donc pas d’urgence !
Face aux troubles et aux doutes de notre société…nous appelons nos concitoyens et nos parlementaires à un sursaut de conscience pour que s’édifie toujours plus en France une société fraternelle où nous prendrons individuellement et collectivement soin les uns des autres. Cette fraternité inspira l’ambition de notre système solidaire de santé au sortir de la Seconde guerre mondiale. Que ferons-nous de cette ambition ? La fraternité relève d’une décision et d’une urgence politiques que nous appelons de nos vœux." (www.cef)

Pour que ta mort soit l'acte le plus important, le plus digne, le plus personnel de ta vie,
ne te laisse pas voler ta mort.

 

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