Chercher et vouloir le bonheur

C’est en quelque sorte un doux refrain qui vient nous chatouiller de temps en temps, sans beaucoup nous déranger, tant est devenue grande notre habitude de chercher le bonheur dans le confort, la facilité, la possession des biens. Or, le bonheur est comme l’eau entre les doigts : si on veut la saisir, elle n’est plus là, elle s’échappe. Les Béatitudes nous donnent un chemin pour atteindre ce bonheur que nous désirons tant. Mais c’est un chemin qui semble aller à contre-courant des idées reçues..

Et les idées reçues sont colportées tout spécialement par la pub qui nous fait voir le bonheur comme le résultat d’un coup de baguette magique ou de l’accumulation de biens, donc comme un avoir à posséder. Plus on a, plus on a des chances d’être heureux ! Et pourtant nous savons bien que la somme des plaisirs possibles ne fera jamais le bonheur.

Or, il se trouve que Sainte Thérèse de Lisieux a dit une chose magnifique à ce sujet : «L’unique bonheur sur la Terre, c’est de s’appliquer à toujours trouver délicieuse la part que Jésus nous donne.» Autrement dit, notre bonheur dépend de nous et non pas des circonstances extérieures. Il vient de la manière dont nous voyons les petites choses au quotidien. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein: choisir l’un plutôt que l’autre est une question de volonté. Le bonheur, c’est bien de le désirer et de le rêver, mais il faut surtout le vouloir.

Quelqu’un disait : « Je rêve d’un bonheur sentant bon les grands espaces, qui s’accomplisse dans le don de soi permettant aux autres d’être un peu plus heureux ». Dans la pratique, ça veut donc dire : vouloir se donner pour faire que les autres soient heureux, et donc s’engager d’une manière ou d’une autre dans la solidarité, la fraternité, la construction d’un monde nouveau. Du coup, le bonheur, c’est comme l’eau : rien ne sert de le saisir pour le posséder, car il est toujours en avant de nous, et il ne peut qu’être cherché, jamais possédé ! Comme disait Baden-Powell : « Le bonheur, c’est de chercher ; il ne vient jamais à ceux qui l’attendent assis ! » Alors mettons-nous debout !