Ce qu’il dit est intolérable !

On ne peut continuer à l’écouter ! Oui, c’est un message fort, incompréhensible si nous le prenons au sens matériel des mots. Les uns s’en vont, tournant le dos à Jésus et à l’espérance qu’il a fait naître dans leur cœur. On sent Jésus désorienté dans sa question aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Le moment d’un choix radical est venu pour eux aussi.

La réponse de Pierre est lumineuse. Il n’a rien compris mais il fait confiance à cet homme Jésus qui a bouleversé sa vie : « Seigneur vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Un cri de foi, inspiré par l’Esprit, qui n’empêchera pas Pierre de vivre des crises existentielles, comme au moment de la passion. Mais cette foi chevillée au plus profond de son cœur le fera toujours se tourner vers son Seigneur, comme l’aiguille aimantée de la boussole se tourne toujours vers le nord magnétique. Et il finira sa vie sur la croix…

Aujourd’hui nous voyons encore des gens qui sont choqués, scandalisés, par la parole de Jésus, mais aussi par la parole de l’Église qui leur est insupportable, lorsqu’elle affirme, à temps et à contre temps, des valeurs qu’elle a reçues de son Seigneur, lorsqu’elle refuse de s’aligner sur l’air du temps, de dire « moral » certaines choses simplement parce que la majorité le fait. Ils s’en vont alors en disant que Dieu n’est pas bon, que l’Église se trompe, qu’elle rétrograde… c’est intolérable…

Suivre le Christ aujourd’hui, comme hier, pour les auditeurs de Jésus, passe par des choix de vie, des ruptures, au risque de se trouver en opposition. Notre société, celle du risque zéro, se voile les yeux devant certaines réalités criantes ou cherche des coupables pour ne pas se remettre en cause… Cette société fait de nous des nantis, des repus… même dans notre vie de foi.

Sommes-nous encore des affamés ? Affamés de la Parole de Dieu, affamés du pain de vie.

Sommes-nous des gens en marche, en recherche, en croissance de vie, prêts à servir ?

Sommes-nous habités par l’amour dévorant du Christ qui nous pousse à aller vers les hommes nos frères, particulièrement les petits et les pauvres ?

Sommes-nous des témoins de notre foi, au risque de la vie ?