Canicule et chaleur du coeur

Il a fait très chaud: par deux fois, la canicule s'est installée chez nous, sans tenir compte de ses conséquences sur les cultures et la santé des plus fragiles. Heureusement, nous avons pu utiliser nos clim, nos douches, nos piscines, nos bouteilles d’eau en plastique. Dans un tel confort, certains se sont même mis à rêver de partir ailleurs, et de se mettre en quelque sorte en situation de « migration climatique ».
Du coup, je me suis dit que ça pourrait peut-être faire réfléchir à la situation des « déplacés climatiques », qui, comme les « déplacés économiques », ne sont pas admis chez nous. Et pourtant nous savons que partout dans le monde, ces « déplacés climatiques » se comptent par dizaines de millions. Mais le statut de réfugiés leur est refusé dans notre pays et dans d’autres, car leur pays n’est pas en guerre et donc, leur vie n’est, soi-disant, pas en danger… Qu’ils restent donc chez eux, même s’ils n’ont ni clim, ni douche, ni piscine, ni eau.
Or, les pays de certains d’entre eux en tout cas, sont en danger, ce qui fait dire au Cardinal Ribat, archevêque de Port Moresby en Papouasie-Nouvelle-Guinée : « certains parmi nous apprennent, que le « réchauffement climatique » est la conséquence des émissions de gaz à travers toute la planète, en provenance, principalement, des pays industrialisés. Les habitants du Pacifique s’unissent aujourd’hui pour demander la suppression des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et un changement de mode de vie dans le monde entier. Ils le demandent car leurs îles vont disparaître dans l’océan et eux avec s’ils n’émigrent pas.»
Mais, pour cela, il faudrait que ces gens, en danger de mort non pas pour cause de guerre, mais pour cause des émissions de CO2 produites surtout chez nous, trouvent des terres d’accueil. Espérons donc que ces épisodes caniculaires ouvriront nos cœurs et susciteront notre engagement solidaire pour ces populations, qui souffrent de la chaleur au quotidien et non pas deux fois par année. Comme me disait un ami : « Je l’espère… mais je n’y crois pas trop… hélas?! »