à la fin d’une journée : offrir un caddy surprise de 50 € à qui voudra bien l’accueillir, à condition de prendre tout le contenu bien sûr. Le problème, c’est qu’il y a peut-être, et même sans doute, un certain nombre de choses dont le client n’a absolument pas besoin. Résultat des courses : le caddy surprise va tout à fait dans le sens de la surconsommation, qui consiste précisément à consommer des choses dont on n’a pas besoin.
Le hasard faisant parfois bien les choses, il se trouve que dans le même temps je suis tombé sur le slogan de l’Action de carême œcuménique prévue en 2024 pour la Suisse : « Moins, c’est plus ». Ce slogan est là pour nous inviter à aller à rebours de la tendance spontanée de l’économie où les uns ont de plus en plus tandis que les autres ont de moins en moins ou stagnent dans la misère ; à aller donc à rebours de l’envie d’amasser de plus en plus tandis que d’autres n’ont même pas de quoi acquérir un caddy surprise, dans lequel d’ailleurs il n’est pas certain qu’ils y trouvent de quoi manger !
Devant un tel constat, pourquoi ne pas nous nourrir des leçons du désert, comme certains ont essayé de le faire en y allant ? Le désert n’est pas un lieu où on s’installe. C’est plutôt un lieu où on se retire, pour prendre du recul et repartir ensuite de l’avant. Cela permet entre autres de peser ce qui est essentiel pour nos vies. Cela peut nous permettre de mettre en suspens, au moins provisoirement, notre tendance irrépressible à tout vouloir remplir. Quitte à le faire avec des caddy surprise ou des pochettes surprise !
Et alors nous pourrions voir que l’essentiel ne consiste pas à remplir tout ce qui nous semble vide. C’est ainsi que nous remplissons nos smartphones de connexions multiples, nos têtes d’informations en tous genres à tel point d’en être malades d’ «infobésité » ! Et c’est ainsi aussi que nous remplissons nos intérieurs de biens matériels dont nous n’avons aucun besoin très souvent, sans oublier le fait que nous remplissons nos oreilles de musique et nos yeux d’images venant de partout et nous empêchant de voir ce qui se passe autour de nous.
Et c’est là que « moins, c’est plus » peut prendre toute sa valeur. Par exemple, moins de smartphones pour plus de contacts directs. Moins zapper pour plus de réflexion et d’interrogation. Et les suggestions de « moins pour plus » peuvent se multiplier à l’infini. A chacun son petit exercice !
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