En fait, avouons qu’il nous est difficile de gérer, ou même de digérer la nouveauté. A peine le Nouvel An est-il passé avec des intentions de prendre une nouvelle route, que la routine reprend ses aises. Et c’est ainsi que chaque jour va succéder au précédent sans effort particulier : et on pourra dire que, décidément, « il n’y a rien de nouveau sous le soleil » !
Or, nous chrétiens, nous sommes porteurs d’une « Bonne Nouvelle » (c’est le sens du mot « Evangile »). Mais comment allons-nous évangéliser, comment allons-nous porter cette « Bonne Nouvelle » au monde, si la nouveauté nous fait peur et nous paralyse ? Madeleine Delbrêl écrivait : « Nous n’annonçons pas la Bonne Nouvelle parce que l’évangile n’est plus une nouvelle pour nous : nous y sommes habitués, c’est une Vieille Nouvelle ! »
C’est vrai que nous avons du mal à imaginer du neuf, peut-être tout simplement parce qu’il est plus sécurisant de se reposer sur l’acquis. Ne dit-on pas fréquemment : « on sait ce que l’on a, gardons-le précieusement, car nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir » ? Or, si nous regardons ce qu’a fait le peuple de Dieu au cours de son histoire, nous nous apercevons qu’il a toujours vécu des situations nouvelles et n’a pas eu d’autres solutions que de chercher sans cesse de nouvelles voies pour aller à la rencontre de son Seigneur.
La vraie tradition n’est pas dans le retour en arrière, comme d’aucuns en rêvent, mais dans la capacité d’accueillir la nouveauté. Car nous ne pouvons transmettre que ce qui est vivant. Et le passé n’est vivant que s’il est ouvert à la vie, et au Vivant qu’est Jésus-Christ. Alors témoignons avec joie de l’évangile, la joie étant le signe de ce qui vit vraiment.
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