C’est une bonne demande, et elle habite plus ou moins consciemment notre cœur. Pourtant Jésus ne va pas exaucer le désir de ses amis. Il veut les amener à prendre conscience de deux choses.
La première c’est que la foi n’est pas quelque chose de quantifiable, on ne peut pas en acheter un kilo au supermarché de l’Église. Elle ne se mesure pas non plus à un diplôme de théologie.
Une graine de foi suffit, même la plus petite nous dit Jésus. « La foi : c’est un germe de vie, une source de lumière et de force. » Une graine qui a été semée en nous au baptême et qui grandit toute la vie, même au temps de la vieillesse. C’est un peu de levain qui fait lever toute la pâte, la pâte de notre vie, la pâte de l’humanité, pour que vienne le Royaume. La foi ça ne se voit pas à l’œil nu, pas même au microscope. Mais on peut voir la transfiguration de l’homme et du monde qu’engendre notre attachement au Christ et à sa force d’amour.
La deuxième chose c’est que nous sommes des serviteurs quelconques, traduit mot à mot cela signifie « bons à rien » inutiles. Avouons-le, nous avons du mal à accepter cette parole, elle nous reste en travers de la gorge.
Les apôtres, et à leur suite tous ceux qui ont des responsabilités dans l’Église peuple de Dieu, sont comme le maître de la parabole. Jésus les invite à se reconnaître serviteurs. De simples serviteurs qui n’ont fait que leur devoir lorsqu’ils auront accompli tout que Dieu leur a confié. Ils n’ont pas, nous n’avons pas, à nous prévaloir devant Dieu des services - indispensables certes, mais services malgré tout - que nous accomplissons.
L’important pour chacun de nous, baptisés, que nous soyons laïcs, religieux, prêtres, évêque et même Pape… c’est de mettre en œuvre la foi qui nous habite. De mettre en œuvre le don que Dieu, dans son amour, nous a fait. « À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous » (1 Co 12,7).
À nous, de découvrir le don qui nous a été fait. À nous, de mettre en œuvre le talent qui nous été confié.
À nous, d’oser nous mettre au service de l’Église et de nos frères les hommes.
À nous, d’oser permettre à son frère de mettre en valeur le don qu’il a reçu.
Nous ferons, alors, l’expérience de la croissance et de l’épanouissement dans la foi et dans le service.
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