Issoudun : lieu missionnaire !

Journée Grand Pèlerinage, Message de Mgr Maillard, évêque de Bourges, à la Prière Mariale.

Frères et sœurs

Bienvenue et action de grâce pour la venue des quatre jeunes missionnaires du Sacré-Cœur

Le premier sentiment qui m'habite, au soir de cette journée, avec vous je pense, c'est d'abord la bonne nouvelle qu'incarne la présence de ces quatre Missionnaires du Sacré-Cœur venus de plusieurs continents, pour nous servir : merci. Je vous propose de ne pas craindre de les applaudir fortement C'est bien sûr une bonne nouvelle pour Issoudun, pour les Missionnaires du Sacré-Cœur, mais je crois que c'est une bonne nouvelle pour l'ensemble du diocèse et probablement pour l'ensemble de l’Église, fl faut que nous, Berrichons - je me mets avec vous -, nous mesurions davantage la grâce que représentent la présence et la venue de ces quatre hommes qui veulent nous dire la bonne nouvelle de l'Évangile pour nous aujourd'hui. Ce que je voudrais dire, c'est que je ne souhaite pas qu’ils soient là seulement pour remplacer les prêtres qui nous manquent. Ils ne sont pas seulement des remplaçants. Ils viennent avec la grâce de leur culture, de l'Évangile, de leur expérience dont nous avons besoin, nous Berrichons, pour vivre de notre foi aujourd’hui. Je crois que c’est l’expérience profonde de la vie en Église : c'est toujours un partage, un échange, nous avons à donner, nous avons à recevoir, ils ne sont pas là que pour remplacer ceux que nous n'avons plus. Alors, frères et sœurs, peut-être mesurons-nous mal ce que représente pour eux d'avoir à quitter leur pays, leur continent, leur famille et de vivre loin d’elle, loin d'eux; c'est vous qui pouvez devenir leur famille par votre manière d'être, de les accueillir, de leur parler, de les soutenir. C'est vous qui pouvez devenir d’une certaine manière leur famille et ce n'est pas étranger à la perspective de l'Évangile que nous venons de lire, que nous voulons incarner et auquel nous croyons. Voilà, frères et sœurs, je pense que nous sommes au début d'une aventure spirituelle qui va se prolonger par exemple dans les années qui viennent, je l'espère. En tout cas, merci à eux au nom de notre diocèse.

L'actualité des grands textes du pape François : ils nous interpellent

Je crois que nous soulignons beaucoup le contexte dans lequel nous vivons : nous avons connu durant cet été des épreuves rudes, violentes, qui nous ont beaucoup marqués ; mais il y a eu aussi et en même temps les événements de foi qui peuvent nous éclairer : je pense aux JMJ où les jeunes de chez nous sont allés, je pense même à ces événements du sport, Feuro et les jeux olympiques. C’est ainsi qu'est faite notre vie : il n’y a pas que d'un côté le mal et de l'autre le bien et je crois malgré tout que dans ce contexte-là nous bénéficions de grandes grâces. J’ose nommer les enseignements récents de notre pape François, je pense en particulier à ces documents qui s’appellent "La joie de croire”, le texte sur l’importance de la famille à rappeler dans notre civilisation, je pense à cette année de la miséricorde que nous vivons, je pense aussi à ce texte « Laudato Si » qui invite l'humanité et les chrétiens à vivre autrement leur relation à la création, leur manière d’être, leur manière de manger, de voyager, de partager, de dépasser les frontières ; ça me paraît être tout un programme et le risque, la crainte que j’ai, c’est que ces grands documents qui pourraient changer nos manières d’être et de vivre passent trop vite, qu'ils soient de beaux documents que l’on présente dans les médias, puis le mois suivant c'est un autre, le mois suivant encore un autre, mais quel est l’effet en profondeur ? Comment cela nous rejoint et change nos manières d’être ? Comment ces textes ne sont pas que des textes de spécialistes mais rejoignent l’ensemble du peuple des chrétiens dans nos paroisses, dans nos mouvements ? Je suis un peu agacé quand j’entends les jours derniers les gens me dire : quel est votre programme pour l’année prochaine ? Je leur dis : mais quoi, ces quatre documents, ce ne sont pas des programmes ? C'est déjà dépassé ? On passe à autre chose ? On ne le met pas en œuvre ? On ne s’en occupe pas ? On ne l’étudie pas ? On n’en prend pas les moyens. Je crois que ça me paraît très important, c’est une bonne nouvelle pour nous, c’est une bonne nouvelle pour notre monde, c’est une bonne nouvelle pour notre société. On a parlé dans la procession des sept œuvres de miséricorde corporelles et des sept œuvres de miséricorde spirituelles ; eh bien, le pape François - dans le texte qu’il a édité pour le mois de septembre, qui veut être un mois de respect, de mise en valeur de la création -, a souhaité qu’on ajoute une quinzième œuvre de miséricorde pour la création en dépassant les frontières de notre petit continent, en nous ouvrant au monde entier. Je crois que nous ne pouvons qu’entendre cet appel pour nous.

L'Évangile : une espérance toujours actuelle pour notre société, pour guider nos choix pour l'avenir

Nous allons entrer aussi - et nous sommes déjà - dans une période à laquelle nous ne pouvons pas échapper, nous les chrétiens parce que nous sommes aussi citoyens, dans une période électorale, et je demande : comment les œuvres de miséricorde dont il est question auront un impact dans notre manière de juger, de choisir les programmes qui doivent orienter l’avenir de notre société ? Car personnellement je suis inquiet et plus qu’inquiet d'entendre le débat que nous avons dans nos médias actuellement qui n’ont qu'un objectif, celui de voir comment nos frontières pourront être fermées et ne pas être encombrées par ces migrants qui frappent à nos frontières : est-ce conforme aux œuvres de miséricorde ? Est-ce que nous pouvons penser que ces migrants frappent à notre porte pour leur plaisir, comme nous, nous allons en vacances ou nous prenons des loisirs ? Nous n'en sommes pas beaucoup émus, il faut le dire. Pourtant, plusieurs milliers de personnes durant cet été sont mortes en mer parce qu’elles voulaient venir chez nous. Voulaient-elles quitter leur pays pour leur plaisir ? C’est impensable, je ne peux pas le croire. Je vous laisse avec toutes ces interrogations et je souhaite qu’elles favorisent notre réflexion et que nous soyons libres à l’égard des slogans trop faciles ! Notre Europe est en train de voler en éclats, oui frères et sœurs, l’Évangile nous parle et garde toujours son actualité.
 
La place des jeunes dans notre diocèse
 
La dernière chose que je voudrais dire pour finir, c’est peut-être le souci des jeunes dans notre diocèse et en particulier des vocations : est-ce que nos communautés telles qu'elles sont dans nos paroisses, nos mouvements dans le parcours de formation des jeunes que nous accompagnons, se posent cette question d’un choix et d’un engagement dans une vie exclusivement livrée à Dieu dans la vocation de prêtre, de religieux et de religieuses? Dans les enquêtes qui ont été faites auprès des jeunes, on nous dit que la moitié d’entre eux parmi les chrétiens pensent à cet engagement comme possible à un moment de leur vie, mais peut-être ne sont-ils pas suffisamment accompagnés en dialogue pour prolonger leur vocation comme un parcours possible dans la joie et la fidélité du Seigneur. Voilà, frères et sœurs, tout simplement ce que je voulais confier à votre prière pour que nous portions ensemble, tous ensemble, ce souci d’une vie chrétienne heureuse.
 
+ Armand MAILLARD Archevêque de Bourges
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