ou pour les plus chanceux tout bêtement sur la plage, on ne voit plus beaucoup de visages, puisque les passants sont rivés sur des smartphones, ignorant ce qui se passe autour d’eux. Et lorsque vous téléphonez, une voix « off » sans visage vous répond en vous demandant de bien vouloir peser sur telle touche pour faire connaître votre demande précise. Bref, en ces temps où les visages ont tendance à disparaître, se fait sentir à nouveau le besoin de voir des visages !
Le Patriarche Athénagoras avouait avoir été converti à vingt ans, un jour de tristesse, par le sourire d’une petite fille. Depuis lors, pour lui, « le christianisme est la religion du visage ». En Jésus, Dieu a pris visage, et l’évangile nous dit que Jésus à son tour prend visage dans le pauvre, l’affamé, l’étranger, le malade, le prisonnier : bref, en toute personne qui attend d’abord un sourire, une solidarité joyeuse et souriante, la rencontre d’un visage. Donc en ces temps où il nous arrive de rencontrer plus souvent des têtes sans visages, il est sans doute bon de nous rappeler que l’amour, la solidarité, la fraternité, ont un visage, si possible souriant !
Il est aussi bon de nous rappeler que le « mieux vivre ensemble », recherché par tous ceux qui ne se contentent pas du « chacun pour soi », suppose la rencontre de visages, et de visages si possible souriants. Aujourd’hui, on a besoin de la « présence réelle » d’amis, d’adultes impliqués dans des œuvres de fraternité et de solidarité et qui nous permettent de découvrir des visages de Père, de Mère, de frère et de sœur ! On a besoin d’un Dieu qui sourit à travers le visage d’une petite fille pour retourner nos cœurs parfois rabougris ! Alors on peut chanter que les œuvres du Seigneur sont magnifiques. Magnifique est le Seigneur, qui a osé prendre visage d’homme au risque de ne pas être reconnu. Magnifique est le Seigneur, qui a osé prendre le visage du plus pauvre, au risque d’être défiguré. Magnifique est le Seigneur, qui ose encore aujourd’hui prendre visage d’homme, à travers nos regards lumineux et nos sourires encourageants !
Ce qui suppose que nous sachions ouvrir nos oreilles et nos cœurs, parce que les vraies rencontres supposent des visages qui se rencontrent. Ayons à cœur de nous dévisager pour envisager ensemble un monde nouveau de fraternité, où des visages osent se regarder en face. Faisons en sorte que le bonheur se tisse à partir de toutes les relations qui font communiquer les hommes entre eux.
Un peu comme cette mère devant son enfant s’étonnant du fait que la coccinelle au bout de son index s’était mise à battre des ailes pour s’envoler et demandant : « où va-t-elle, maman ? » Et la maman répondit : « Où veux-tu qu’elle aille, mon petit ? Elle est comme nous, elle est faite pour la lumière et le ciel. D’ailleurs on l’appelle bête à Bon Dieu ! » Que cette lumière illumine nos visages !
Connexion