Plusieurs réponses fusèrent, mais jamais la bonne. Le rabbin finit par dire : « C’est lorsqu’en regardant le visage de n’importe quel homme, tu reconnais ton frère. Jusque là, il fait encore nuit dans ton cœur ». Donc il s’agit de voir toujours plus loin, de voir au-delà des apparences, de voir toujours plus que ce que l’on voit. La lumière jaillit de la recherche du plus et non de la recherche du moins.
Bien souvent nous recherchons le moins : le moins difficile, le moins fatigant, le moins exigeant. La pub est championne pour nous dire que la recherche de ce moins est à notre portée. Le moins devient en quelque sorte la norme : moins on en fait, mieux on se porte ! Ce n’est pas l’avis de Jésus qui dit au jeune homme riche : « vends tout ce que tu possèdes et suis-moi ». Et Jésus donne l’exemple : il donne tout ce qu’il possède, il donne sa vie, pour que l’homme vive et soit lumière.
Pour Jésus, la norme, c’est le plus : le don de la vie, et même le pardon jusqu’à 77 fois 7 fois, et en plus le pardon accordé aux ennemis ! Voir en l’autre un frère ou une sœur, même s’il est un ennemi ! Avouons que c’est pousser le plus un peu loin. Dire aux Ukrainiens de chercher la paix en commençant par voir un frère en chaque Russe, cela va soulever des tempêtes de protestation. Et c’est la même chose concernant les Juifs et les Palestiniens, dans un sens comme dans l’autre : pas moyen de faire un pas vers la paix sans cette vision du frère dans l’autre. C’est le monde nouveau inauguré par le Christ dans sa mort-résurrection.
C’est la raison pour laquelle je souhaite à toutes celles et à tous ceux qui me lisent une joyeuse fête de Pâques, en sachant viser le plus et non le moins pour un monde plus fraternel. A Pâques, on va à la quête aux œufs, ce qui veut dire à la quête aux nouvelles naissances, aux renaissances, à l’humanité pouvant renaître à une vraie fraternité. Alors cherchons, scrutons, osons !
Pierre Pythoud, msc
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