de confronter deux images étonnantes et en même temps terrifiantes : d’une part des populations affamées se bousculant violemment autour d’un camion pour avoir de quoi manger et boire ; et d’autre part des foules affamées de consommation se bousculant à l’entrée des magasins en période de soldes.
Dans le premier cas, on comprend la violence. Dans le deuxième cas, la violence des consommateurs furieux m’a rendu pour le moins perplexe. En venir aux mains pour pouvoir manger, c’est presque naturel en cas de famine, de guerre ou de catastrophe. Mais en venir aux mains pour une question de pot de pâte à tartiner dont le prix avait été réduit de 70 %, franchement ça laisse songeur, surtout qu’il n’y avait ni pénurie ni urgence en quoi que ce soit !
Deux images de violence dans un monde où les violences sont de plus en plus fréquentes et banalisées. Des violences qui révèlent des comportements égoïstes, des désirs de tout posséder et de se soucier de soi avant tout. Y-a-t-il un remède pour faire naître davantage de solidarité et de fraternité dans un tel monde ? L’histoire qui suit peut nous en suggérer un.
Un anthropologue avait proposé un jeu à des enfants d’une tribu sudafricaine : il s’agissait d’une course pour atteindre le plus vite possible un panier plein de fruits déposé sous un arbre, avec comme récompense, pour le vainqueur, tous les fruits et son panier. Au signal, tous les enfants se sont élancés en même temps en se donnant la main ! Puis ils se sont assis tous ensemble pour profiter de leur récompense. « Ubuntu, a dit l'un d'eux ; comment l'un d'entre nous peut-il être heureux si tous les autres sont tristes ? »... Ubuntu signifie « Je suis parce que nous sommes » !
Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !
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