« Les religions devraient solennellement proclamer que toute guerre en leur nom constitue véritablement un blasphème ». « Bien sûr, ça va sans le dire ! », me disait un ami convaincu. Hélas, qui eût pensé qu'au XXIe siècle, ça va quand même mieux en le disant et même en le répétant à temps et à contre temps ? Car, devant toutes les violences qui horrifient tout particulièrement l’époque actuelle, la tentation est grande de s’en prendre « au Bon Dieu ».
Noël approche, et avec cette fête le message de paix du « Dieu fait homme », un message de paix qui a retenti en Terre d’Israël, où règne pour l’instant la violence. Or, en Israël et à Gaza également, les victimes crient justice.?Ce qui nous rappelle que la justice est inséparable de la paix, comme l’a si bien dit courageusement l’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco?: «?Si cette violence barbare [du Hamas] est sans excuse, elle n’est pas sans cause (…) La paix durable ne se gagne pas par KO (par chaos). Elle ne se construit que sur la justice?».
C’est dans ce sens qu’à la paroisse du Saint-Nom-de-Jésus (dominicains de Lyon) on a formulé ainsi une des intentions de la prière universelle (dimanche 5 novembre)?: «?Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu?» (Mt 5,9)?: pour que cette béatitude, entendue en la fête de la Toussaint, rappelle à tous les acteurs de paix qu’il n’y a pas de paix possible sans la justice, prions le Seigneur.
Dans tout ça, donc, pas question de « Bon Dieu » qui serait cause de toutes ces violences, mais question de « Bon Dieu » qui, parce qu’il est bon, demande à ceux qui croient en lui d’être artisans de paix, en veillant tout spécialement à favoriser la justice.
Et les crèches nous rappellent ce message, même s’il arrive qu’elles ne soient pas partout « persona grata », laïcité oblige. Ces temps-ci, on entend beaucoup de gens, surtout à la télé d’ailleurs, nous parler de la « magie de Noël », pas à propos des crèches mais à propos des illuminations de plus en plus sophistiquées qui émerveillent les yeux des enfants et même des adultes. Mais nous savons que la justice qui construit la paix n’est pas de la magie. Il n’y a pas de coup de baguette magique pour faire la paix. Ce qu’il faut, c’est des cœurs illuminés par le cœur du « petit » dans la crèche et capables alors de voir les choses autrement pour construire un monde fraternel de paix ! Que la crèche ne soit donc pas cause de nouvelles violences, mais qu’elle soit tout simplement souhait d’une fraternité lumineuse !
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