Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long

15 avril 2018

(Lc 24, 35-48)
Je suis toujours frappé par la « lenteur à croire des disciples ». Cela me rappelle une chanson d’Hugues Auffray :

« Le Bon Dieu s’énervait dans son atelier… pour faire un homme, mon Dieu que c’est long »
Je crois qu’il ne s’agit pas seulement de notre bon père Adam, mais de l’homme qui atteint sa plénitude dans le Christ ressuscité (cf. 4,3).

Il a fallu des millénaires avant que le Père n’envoie le sauveur.
Il a fallu trente ans avant que le petit enfant de la crèche ne se lance sur les routes de la Palestine.

Jésus ressuscité fait lui-même l’expérience de cette lenteur de l’homme :
Au matin de Pâques les femmes s’enfuient épouvantées du tombeau ouvert, pourtant le message de l’ange est resté gravé dans leur tête et leur cœur, mais personne ne veut les écouter. Pierre, entrant dans le tombeau, n’y comprend rien.
Les disciples d’Emmaüs ont marché une après-midi entière avec Jésus, se laissant réchauffer le cœur par ses paroles, avant que leurs yeux ne s’ouvrent au partage du pain.

Maintenant, après le témoignage des disciples d’Emmaüs, les onze sont incrédules. Lorsque Jésus est là au milieu d’eux, ils sont frappés de stupeur. Devant leur incapacité à comprendre, Jésus se laisse regarder, se laisse toucher, mange du poisson.
Puis il leur ouvre l’intelligence aux Écritures. Il recentre toute l’histoire du salut sur sa mort et sa résurrection et les envoie comme témoins. Nous savons bien qu’il faudra attendre la Pentecôte et l’effusion de l’Esprit pour que les disciples sortent sur les places publiques et deviennent réellement apôtres.

Mais pouvait-il en être autrement ? Non ! Parce que Dieu s’est incarné, il s’est intégré à notre humanité, il s’est mis à marcher à notre pas, à notre rythme…

Pour nous aujourd’hui, ne soyons pas impatient, mais faisons confiance au Seigneur :
Il faut du temps pour devenir un chrétien adulte, épanoui dans sa foi, cohérent dans sa vie. Depuis l’instant de notre baptême, il nous faut passer par l’enfance, l’adolescence, pour atteindre une foi adulte. Il faut passer par bien des expériences heureuses et malheureuses, bien des conversions, de pardon…
L’essentiel est de ne pas rester au bord de la route, mais de saisir et de ne pas lâcher la main que le Christ nous tend, de nous relever et de marcher, à petits pas peut-être, mais de marcher, d’aller de l’avant.

Il faut du temps pour faire un homme, il faut du temps pour faire un monde.
Alors, pas d’impatience, pas de volontarisme, mais confiance et abandon dans l’amour du Christ ressuscité. Laissons-nous revêtir de la vie nouvelle du ressuscité. Laissons-nous conduire par lui au rythme de son pas qu’il modèle sur le nôtre. Que nous sachions le reconnaître présent en nos vies. Que la joie de sa présence nous habite. Qu’il ouvre nos esprits à l’intelligence des Écritures, l’intelligence du cœur qui nous fera garder ses paroles et en vivre.

« En celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection. » (1Jn 2,5)

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