La peine de mort est inadmissible

26 septembre 2018

Le pape a estimé mercredi 11 octobre que la doctrine exprimée par le Catéchisme de l’Église catholique n’est pas figée et qu’elle doit pouvoir évoluer, notamment sur la peine de mort.

Si la parole des papes, depuis Jean-Paul II, ne souffre plus aucune ambiguïté sur cette question, le Catéchisme continue pour l’heure de tolérer la peine capitale en cas « d’absolue nécessité ».
Le pape François a demandé à la Congrégation pour la doctrine de la foi d’inscrire dans le Catéchisme de l'Église catholique (CEC) que la peine de mort est une mesure “inadmissible car elle blesse l’inviolabilité et la dignité de la personne”. La version de 1992 du catéchisme de l’Église catholique n’excluait pas explicitement la peine capitale dans des cas extrêmes.
L’Église s’engage « de façon déterminée » à l’abolir partout dans le monde.
Environ 80 pays pratiquent encore la peine de mort ou, du moins, ne l'ont pas abolie. La majorité des exécutions actuelles ont lieu en Chine, Arabie Saoudite, Etats-Unis et Iran.
Vous trouverez plus d'infos sur le site d'Amnesty International : www.amnesty.fr.

« Une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales »
« Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun », peut-on lire dans l’introduction du texte modifié. « Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves », poursuit le texte.
« En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir », ajoute encore le texte.

Depuis toujours l'éthique de la non-violence évangélique - que je prêche depuis 50 ans - est contre la peine de mort, car la vie est un don de Dieu que Dieu seul peut reprendre.
Une société s'honore en protégeant ses ressortissants tout en en aidant un criminel à se repentir et à se réinsérer dans la société. Bien souvent un criminel l'est devenu faute d'avoir été aimé dès sa tendre enfance. La peine de mort est une double peine infligée au coupable. De plus les statistiques montrent qu'elle n'est nullement dissuasive.
Dans Le Prophète, Parlez-nous de « Crimes et châtiments », Khalil Gibran écrit des paroles fortes à méditer :
« De même qu’une seule feuille ne jaunit qu’avec le silencieux assentiment de l’arbre entier, ainsi le malfaiteur ne peut agir mal sans le secret acquiescement de vous tous. »

 

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