Le « bout de la vie » apparaît à beaucoup comme sinistre et donc digne d'être « abrégé ». Fêter les 50 ans de mariage d'un couple, ça arrive encore, mais pour beaucoup, ce sont les derniers vestiges d'un monde révolu ! Et ne parlons pas des livres de 250 pages, dont vous recommandez la lecture à votre fille, et qui vous répond par cette question étrange : « Tu as réussi à le lire jusqu'au bout ? » Il n'y a guère que les sportifs qui y croient encore dur comme fer : « Je suis allé jusqu'au bout de moi-même », dit l'un d'entre eux après avoir gagné une épreuve. Ce « aller jusqu'au bout » est-il encore possible aujourd'hui, où nous prenons tellement l'habitude de « zapper », de changer de programme, de changer de « look », et même de changer de métier ou d'orientation ? Le sens de la mobilité, de la flexibilité, ne devient-il pas la règle d'or, quitte à sacrifier la stabilité d'un certain nombre d'acquis ?
Il y a sans doute encore beaucoup de gens qui désirent aller jusqu’au bout de ce qu’ils entreprennent, mais il est clair que s’engager jusqu’au bout, c'est toujours un combat. Un marathonien, Dominique, nous le dit en ces termes : « Après un AVC, je me suis battu pour refaire le marathon de New York ; je suis allé jusqu'au bout : une vraie résurrection » ! C’est justement le message de l’évangile : aller jusqu’au bout de l’amour, c’est aller jusqu’à la croix et la résurrection !
Pierre Pythoud, msc
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