Je suis la vraie vigne

Moment solennel, "A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père » nous dit Jean.
Jésus livre son cœur à ses amis (Je ne vous appelle plus disciples mais amis, car tout ce j'ai reçu du Père je vous l'ai fait connaître).
Jésus, avant d'être séparé de ses amis, leur donne en quelque sorte son testament spirituel. Aussi le discours sur la vigne est-il très important.

Dans l’ A.T. la vigne est une image connue. La vigne c'est Israël le peuple choisi par Dieu pour être son bien-aimé, pour produire de beaux raisins. Elle étend ses rameaux de l'Égypte au Liban, ce sont les moments fastes, elle est la vigne dévastée livrée au pillage, c'est les périodes malheureuses de l'histoire.

Jésus reprend cette image mais il la modifie. "Moi Je suis la vraie vigne". Comme il est le vrai berger, comme il est le vrai pain descendu du ciel... Dieu ne se choisit plus un peuple. En son fils fait homme, Dieu se fait peuple. Comme le dira plus tard Paul, Jésus est le premier de la création nouvelle, le premier d'une multitude de fils, d'une multitude de frères.

Comme les sarments sont partie prenante de la vigne, les branches du tronc, ainsi le croyant est-il partie prenante de Dieu : "Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments" "Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit." C'est extraordinaire.... 

Jésus est la vigne taillée, la vigne qui souffre lorsque les sarments sont coupés. Il a vécu cela dans sa Passion : mort et résurrection du Christ sont au cœur du mystère de notre salut, sont source de vie pour nous. C'est par le baptême que mort et ressuscité nous sommes vivants de la vie même de Dieu. Nous sommes le Christ...

"Demeurez en moi, comme moi en vous" Nous comprenons mieux maintenant l'appel pressant du Christ. Mais comment comprendre "demeurer". C'est un mot particulier à Jean qui va bien plus loin que le sens d'habiter. Demeurer c’est vivre avec. Avoir une relation personnelle, habituelle, de longue durée, profonde, existentielle avec le Christ. Une telle relation bouleverse toute une vie...

Demeurer finalement c'est aimer, aimer vraiment "non pas avec des paroles et des discours mais par des actes" (1Jn 3,18). Si nous aimons ainsi Jésus nous dit que nous porterons beaucoup de fruits. Et nous serons la gloire du Père.